Dans le prolongement de ses enquêtes sur le burnout et la rémunération des médecins, Medscape, site d’information pour les médecins et les professionnels de santé, a publié début novembre 2019 les résultats d’un nouveau sondage. Celui- ci a été réalisé sur une base de plus de 1 000 médecins, pratiquant en France, sur le sujet du harcèlement sexuel chez les professionnels de santé. Combien d’entre eux ont été victimes, témoins ou même accusés ? Quelles ont été les conséquences professionnelles et personnelles ? L’enquête de Medscape permet de répondre à ces questions.
Selon l’enquête, une situation alarmante s’installe en France. En effet, 16% de femmes médecins et 2% d’hommes médecins ont déjà été harcelés sexuellement par un autre professionnel de santé au cours des 6 dernières années. Les plus jeunes professionnels de la santé (les moins de 45 ans) sont 3 fois plus fréquemment victimes de harcèlement sexuel que leurs collègues plus âgés.
Pour 66% des interrogés, le harcèlement fait référence à des commentaires déplacés sur le physique, et pour la moitié d’entre elles, par des propositions de relations sexuelles. De plus, 45% des agressions sont faites par un agresseur qui occupe une position hiérarchique supérieure à celle de la victime. Une victime sur 20 a reçu des propositions de promotion en échange d’une relation sexuelle ou des menaces en cas de refus.
Le harcèlement commis par les patients est un fléau tout aussi important que le harcèlement en interne. En effet, les professionnels de santé sont 6 fois plus fréquemment harcelés par un patient que par un collègue. Les demandes de rendez-vous (42%), les tentatives d’attouchement (25%) et les demandes de rapport sexuel sont les trois comportements inappropriés les plus cités par les interrogés.
L’enquête nous relève aussi des témoignages de victime tels que : « Embrassée sur la bouche par surprise avec un commentaire humiliant », « Baisers sur la bouche non désirés », « Tentative d’enfermement dans la chambre de garde avec verbalisation explicite de proposition sexuelle », « Propositions de rendez-vous sur messagerie personnelle ».
Le harcèlement sexuel sur le lieu de travail peut avoir des effets secondaires lourds de conséquence. En effet, 40% des victimes rapportent que leurs habitudes de vie ont été affectées. Ce sont 25% d’entre elles qui se sont peu à peu isolées des autres, 16% qui mangent de manière compulsive, 13% qui prennent des médicaments et enfin 11% qui consomment de manière excessive de l’alcool.
La pratique professionnelle est aussi affectée par les situations de harcèlement. 20% des victimes ont envisagé de démissionner, et 8% l’ont fait. Mais aussi, les conséquences se font sentir sur le terrain : 37% ont des difficultés à se concentrer, 24% sont moins attentives aux patients, 13% sont en retard et 5% ont commis des erreurs médicales.
D’une manière générale, seulement 1 personne sur 8 indique ne pas avoir été affectée par une situation de harcèlement sexuel.
Véronique Duqueroy directrice éditoriale chez Medscape, souligne que « le harcèlement sexuel a une incidence négative sur la qualité des soins prodigués aux patients. Plus de 3 personnes sur 4 reconnaissent qu’il peut y avoir des répercussions sur la capacité à effectuer son travail. »
Un professionnel de la santé sur 10 pense que le harcèlement sexuel est tacitement accepté dans leur milieu professionnel. Par ailleurs, 71% des victimes ne dénoncent pas leur agresseur par peur de représailles. Le plus souvent, le harcèlement est commis par plusieurs assaillants : 75% des victimes déclarent avoir été harcelées par plus d’un collègue.
Des témoignages de victimes sont également rapportés par l’enquête : « Ces incidents sont extrêmement fréquents dans nos vies professionnelles ou privées. C’est en réalité une véritable ambiance », « Assez banalisé par l’équipe avec qui le médecin a l’habitude de travailler », « Sexisme au quotidien, une intolérance à la frustration et des abus de pouvoir en lien avec la hiérarchie ».
Le Groupe JLO déploie un dispositif inédit consacré à la prévention du harcèlement et au traitement des situations présumées de harcèlement. Le Groupe JLO est le seul expert en conseil RH à combiner l’expertise de la prévention des risques en santé au travail et de la prévention des discriminations. En effet, il convient d’agir à la fois en curatif (prendre en charge les victimes) et en préventif (faire en sorte qu’il n’y ait plus de victimes).
La solution du Groupe JLO se déroule en 2 étapes :
Notre offre harcèlement moral ou sexuel et agissements sexistes